DFCO

Récit d'une lente descente aux enfers

Officiellement relégué en Ligue 2 sur le terrain de Rennes le 25 avril, le DFCO a quitté la Ligue 1 un mois plus tard après une dernière à Saint-Etienne.
Retour sur cinq années et 180 matches dans l'élite, entre rêve et cauchemar.

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L'histoire avait commencé par des sourires et une grande fête au stade Gaston-Gérard. Le 18 avril 2016, le DFCO s'impose 3 à 0 contre le Paris FC.

Si la montée en Ligue 1 n'est pas mathématiquement actée, elle ne peut plus échapper à des Dijonnais qui comptent alors 12 points d'avance sur le quatrième de Ligue 2 à quatre journées de la fin du championnat.

Une promotion confirmée quatre jours plus tard, avant même de disputer le derby face à Auxerre (2-0). A l'issue de cette saison 2015-2016, le DFCO rate le titre de champion de Ligue 2 mais retrouve l'élite après quatre saisons en seconde division.

2016 - 2017
s'installer durablement en Ligue 1

Pour Olivier Dall'Oglio et ses troupes, l'objectif est clair : se maintenir en Ligue 1. Ce que n'avait pas su faire le DFCO pour sa première saison dans l'élite en 2011-2012. Mais avant le coup d'envoi du championnat, les pronostics sont loin d'être favorables pour le DFCO...

« On sortait d'une grande saison en Ligue 2, mais la Ligue 1, c'est un autre monde. Dès le début, on savait qu'on était promus et que la notoriété du club n'était pas grande. Tout le monde nous donnait relégable » 
Cédric Varrault, ancien défenseur et capitaine du DFCO

Il faut dire que l'effectif dijonnais, aussi prometteur soit-il, va en grande partie découvrir la Ligue 1. Outre son entraîneur, qui n'avait alors jamais dirigé un club de l'élite, pas moins de quinze joueurs de l'équipe première n'avaient jamais évolué en Ligue 1 avant août 2016. Un chiffre qui va encore gonfler avec les derniers recrutements de l'été (Abeid, Lang...)

Cependant, le club peut compter sur quelques joueurs de très grande expérience à l'image de Cédric Varrault ou Florent Balmont...

L'effectif 2016-2017

Gardiens : Baptiste Reynet, Benjamin Leroy, Bobby Allain

Défenseurs : Yunis Abdelhamid, Cédric Varrault, Jordan Lotiès, Quentin Bernard, Arnold Bouka Moutou, Fouad Chafik, Oussama Haddadi, Adam Lang, Valentin Rosier, Vincent Rüfli

Milieux : Mehdi Abeid, Romain Amalfitano, Dylan Bahamboula, Florent Balmont, Jérémie Bela, Anthony Belmonte, Johan Gastien, Kwon Chang-hoon, Pierre Lees-Melou, Jordan Marié, Marvin Martin, Frédéric Sammaritano, Guillaume Sarrabayrouse

Attaquants : Loïs Diony, Yohann Rivière, Julio Tavares

Apprentissage et premiers frissons

Les premiers résultats confirment le manque d'expérience au plus haut niveau de cette équipe. Loin d'être ridicule, le DFCO commence sa saison par deux défaites sur le score de 1 à 0 contre Nantes (à Gaston-Gérard) et à Lille.

Mais dès la 3e journée, les Dijonnais frappent fort. Survoltés, emplis d’insouciance et décomplexés, les hommes d'Olivier Dall'Oglio renversent l'OL (4-2) à Gaston-Gérard.  Grâce, notamment, à une merveille de frappe enroulée de Lees-Melou qui fera connaître son nom à la France du football.

Une performance qui ne restera pas sans lendemain lors de la phase aller. Un mois plus tard, c'est Rennes qui coule à Gaston-Gérard (3-0). Début octobre, Montpellier voit le DFCO faire une fin de match canon en marquant deux buts dans les dix dernières minutes pour arracher le nul (3-3).

Le même mois, Dijon bat Lorient et prend le point du nul contre Saint-Etienne, Bastia et Guingamp. Au soir de la 12e journée, le DFCO pointe à la 11e place de Ligue 1. En novembre, Monaco, futur champion, ne pourra faire mieux qu'un match nul (1-1) à Gaston-Gérard.

Du beau jeu à double tranchant

Très vite, les Dijonnais se font remarquer pour le jeu proposé. Les hommes d'Olivier Dall'Oglio ne fermeront jamais le jeu et inscriront 46 buts cette saison-là (soit la 8e meilleure attaque du championnat).

Porté vers l'attaque, le DFCO rendra souvent ses matches épiques. Avec des joies immenses lors de la victoire arrachée dans les derniers instants contre Lorient ou du nul face à Montpellier.

Mais il y aura aussi des fins de matches frustrantes pour ces Dijonnais qui perdront treize points dans les dix dernières minutes au cours des 38 journées de cet exercice 2016-2017 (et encaisseront 58 buts, 17e défense) !

Ce qui aurait pu coûter très cher à ce DFCO qui ne décrochera son maintien qu'au bout du suspense, au soir de la 38e journée...

20 mai 2017
Le DFCO joue son avenir à Toulouse

A 90 minutes de la fin de la saison, le DFCO pointe à la 16e place de Ligue 1. Mais les Dijonnais, ne comptent que deux petits points d'avance sur la 19e place, synonyme de relégation. Et ces dernières semaines, les hommes d'Olivier Dall'Oglio sont capables du meilleur (1-1 à Marseille, victoires contre Angers et Nancy) comme du pire (défaites 4-0 à Guingamp ou à domicile contre Bastia).

Mais cette saison-là, l'effectif dijonnais n'a jamais vacillé, y compris dans les mauvais moments. Après la contre-performance contre Bastia et la claque reçue à Guingamp, nombreux étaient ceux qui condamnaient déjà le DFCO... qui s'est toujours relevé, notamment grâce à l'orgueil de tout un groupe. Et ce match contre Toulouse, qui n'a plus rien à jouer - hormis préserver sa 11e place - ne fera pas exception.

Dès la 4e minute, Lees-Melou est proche d'ouvrir le score. Mais il est écrit que Dijon devra patienter jusqu'au bout. Jusqu'à la pause, Dijon peinera à se montrer dangereux. Pire, le DFCO s'expose. Et si Toulouse ne parvient pas à cadrer ses tentatives, le Téfécé obtient un penalty juste avant la mi-temps... heureusement manqué par Braithwaite !

En seconde période, la rencontre s'emballe. Sammaritano (53e) puis Lotiès (56 et 67e) font trembler les supporters toulousains. Côté violet, Braithwaite réplique sans succès (58e).

Les dernières minutes sont étouffantes mais le DFCO tient son match nul. Et son maintien en Ligue 1.

Bilan de la saison 2016 - 2017 : 16e
37 points (8 victoires, 13 nuls et 17 défaites)
46 buts marqués, 58 encaissés

Le film de la soirée...

21h07 : Lorient réalise la mauvaise opération de ce début de soirée. Les Bretons passent 19e.

21h14 : les affaires tournent bien pour le DFCO puisque Caen encaisse un premier but à Paris.

21h17 : Nancy ouvre la marque par Busin contre l’ASSE et remonte d’un cran (19e) au détriment de Lorient (20e ).

21h44 : décidément tout sourit pour le DFCO durant cette première période, puisque Martin Braithwaite expédie son penalty sur la transversale.

Mi-temps : le DFCO reste 16e de Ligue 1 et n’est à ce moment plus qu’à 45 minutes de décrocher son premier maintien parmi l’élite.

22h15 : Nancy double la mise contre Saint-Etienne et se retrouve désormais barragiste. C’est Bastia qui est 19e et virtuellement relégué pour seulement un but au ‘‘goal average’’.

22h25 : Lorient revient dans le coup grâce à un but de Le Goff. Un but qui change tout en bas, mais toujours pas pour le DFCO. Les Bretons ressortent de la zone rouge, Caen est désormais assis sur le strapontin de barragiste, Nancy chute à la 19e place et Bastia est lanterne rouge.

22h31 : A Marseille, Bafétimbi Gomis condamne Bastia vers la relégation (1-0).

22h48 : Caen égalise dans le temps additionnel et se sauve. C’est Lorient qui, au bout du suspense, devient barragiste. Nancy (19e) et Bastia (20e) sont relégués en Ligue 2. Le DFCO jouera une deuxième saison de suite en Ligue 1.

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2017 - 2018
La plus belle des saisons

Si le maintien a été décroché sur le fil, la première année en Ligue 1 du DFCO d'Olivier Dall'Oglio a attisé les convoitises au cours de l'été 2017.

Le technicien dijonnais voit notamment s'envoler Loïs Diony vers Saint-Étienne pour 8 M € (11 buts la saison précédente) ainsi que Pierre Lees-Melou vers Nice pour 5M € (7 buts et 3 passes décisives).

En sens inverse, Dijon a d'abord cherché à renforcer sa défense, fébrile la saison précédente. Cet été-là, Wesley Lautoa, Cédric Yambéré et Papy Djilobodji rejoignent la cité des ducs.

L'autre grand chantier a donc consisté à combler les départs de Diony et Lees-Melou en attaque. Deux joueurs qui avaient inscrit plus du tiers des buts dijonnais la saison précédente ! Le DFCO mise alors sur la vivacité de Naïm Sliti, prêté par Lille, et de Wesley Saïd. Ainsi que sur Benjamin Jeannot, arrivé de Lorient, dans un profil plus proche de celui de Julio Tavares.

L'effectif 2017-2018 :

Gardiens : Baptiste Reynet, Benjamin Leroy, Bobby Allain

Défenseurs : Cédric Varrault, Wesley Lautoa, Cédric Yambéré, Papy Djilobodji,
Vincent Rüfli, Adam Lang, Fouad Chafik, Oussama Haddadi, Valentin Rosier, Arnold Bouka Moutou

Milieux : Florent Balmont, Romain Amalfitano, Jordan Marié, Xeka, Mehdi Abeid, Eden Massouema

Les offensifs : Naïm Sliti, Wesley Saïd, Kwon Chang-hoon, Frédéric Sammaritano, Julio Tavares, Benjamin Jeannot, Dylan Bahamboula

Débuts difficiles

Le 13 août, le public peut enfin s'installer dans la nouvelle tribune Est du stade Gaston-Gérard. Désormais, 16 000 personnes peuvent pousser le DFCO à domicile. Un douzième homme encore plus fort qui ne changera rien ce jour-là. Le DFCO, qui n'a pas encore bouclé son recrutement, s'incline lourdement contre Monaco (1-4).

Un affront effacé deux semaines plus tard contre Montpellier (2-1). Une victoire qui peine à cacher le mauvais début de saison des Dijonnais. Au soir de la 9e journée, et d'une défaite sur le fil face au PSG (1-2) malgré un but d'anthologie de Benjamin Jeannot, le DFCO est 18e avec seulement une victoire au compteur pour trois nuls et cinq défaites...

Une semaine plus tard, le DFCO se déplace chez la lanterne rouge, Metz. Olivier Dall'Oglio ne le sait pas encore mais cette rencontre va faire basculer la saison dijonnaise.

21 octobre 2017
Le début d'une folle remontée

Au coup d'envoi, Dijon, 18e, a six points au compteur. Metz, dernier, n'en compte que trois. Autant dire que ce match est crucial pour les deux équipes.

Mais l'enjeu ne paralyse pas Dijon. D'entrée, les joueurs d'Olivier Dall'Oglio s'installent dans le camp adverse et se montrent dangereux. Et après dix minutes, Cédric Varrault, seul, reprend victorieusement un corner tiré par Xeka (1-0) !

Une entame parfaite qui ne va malheureusement pas durer. Le DFCO se recroqueville au fil des minutes, étouffé par le pressing messin. Dijon croit tenir jusqu'à la pause. Mais Dossevi, bien servi par Nolan Roux, crucifie Reynet au pire des moments (1-1, 45e).

Mais dès le retour des vestiaires, Dijon affiche de bien meilleures ambitions. Et il ne faudra que quatre minutes pour que Kwon envoie Sliti au but (1-2, 49e)

Cette fois, Dijon ne fait pas le dos rond. Le DFCO conserve le ballon et reste dangereux. Et Metz va se compliquer un peu plus la tâche avec l'expulsion de Diagne pour un mauvais geste sur Jeannot à la 70e minute.

Les vingt dernières minutes sont tendues et procurent quelques frissons parmi le staff et les supporters dijonnais. Mais le DFCO tient sa deuxième victoire de la saison. Et bien plus encore...

« Les défenseurs ont élevé la voix à juste titre, je me mets à leur place quand ils voient arriver des vagues »
Olivier Dall'Oglio, sur l'ambiance dans les vestiaires à la pause
« C’était un match hyper important et c’est clair qu’on fait une bonne affaire. Ce résultat va nous donner cette confiance que l’on n’a pas toujours sur le terrain »
Olivier Dall'Oglio, qui ne croit pas si bien dire...

Un match fatal à l'entraîneur du FC Metz

La défaite des Lorrains va sceller le sort de leur coach, Philippe Hinschberger. C'est alors le premier entraîneur de Ligue 1 à quitter son club au cours de cette saison 2017-2018. Le début d'une longue série qui sera poursuivie par Christian Gourcuff (Rennes), Oscar Garcia (Saint-Etienne), Marcelo Bielsa (Marseille)...

Gaston-Gérard,
forteresse (quasi) imprenable

Une semaine après le succès à Metz, le DFCO l'emporte face à Nantes (1-0). Grâce à un 56e but de Julio Tavarès qui devient, par la même occasion, le meilleur buteur de l'histoire du club.

Et le public de Gaston-Gérard va se régaler lors des semaines suivantes : Troyes (3-1), Toulouse (3-1), Bordeaux (3-2), Lille (3-0), Rennes (2-1), Nice (3-2) et Caen (2-0) tombent dans l'antre des Dijonnais quand Metz et Amiens (1-1) n'arrachent pas mieux que le nul.

Il faudra attendre la venue de Marseille (1-3) le 31 mars pour voir la belle série à domicile du DFCO prendre fin. Mais au soir de cette 31e journée, Dijon est 11e de Ligue 1 et compte neuf longueurs d'avance sur Troyes, barragiste !

Dijon a même occupé la 9e place du championnat au soir du succès contre Bordeaux, le 1er décembre. Une place dans la première partie de tableau que les hommes d'Olivier Dall'Oglio ne peuvent préserver.

Car s'ils sont intraitables à domicile, c'est un tout autre visage qui est affiché loin de Gaston-Gérard. Les défaites s'enchaînent. Certaines cinglantes (4-0 contre Guingamp et Monaco, 8-0 face au PSG), d'autres plus cruelles. Dijon parvient seulement à décrocher quelques matches nuls à Troyes, Saint-Etienne ou Montpellier.

En fin de saison, le DFCO, assuré de son maintien, reste mobilisé pour terminer du mieux possible. Un état d'esprit alors résumé par Stéphane Jobard, entraîneur adjoint à l'époque.

« Tu as beau avoir fait un bon repas, si le dessert est dégueulasse, tu en gardes un mauvais souvenir »
Stéphane Jobard, avant DFCO - OL (34e journée)

Si Dijon s'incline lourdement contre Lyon (2-5 à l'issue d'un match où l'arbitrage sera vivement contesté côté dijonnais) et perd à Lille ou Bordeaux, le DFCO ramène les trois points de Toulouse ainsi que contre Guingamp et Angers à domicile. Le club conclut sa deuxième saison de rang dans l'élite avec 48 points !

Bilan de la saison 2017-2018 : 11e
48 points (13 victoires, 9 nuls, 16 défaites)
55 buts marqués (5e attaque) et 73 encaissés (19e défense)

Et c'est avec la fierté du devoir accompli que le capitaine Cédric Varrault va quitter le DFCO.

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2018- 2019
Le DFCO frise la correctionnelle

Outre Cédric Varrault, le DFCO voit partir son précieux gardien Baptiste Reynet (transféré à Toulouse) ainsi que Papy Djilobodji (fin de prêt) au cours de l'été 2018.

Des éléments majeurs d'une défense déjà loin de figurer parmi les plus efficaces lors des saisons précédentes.

Pour compenser ces départs, le club dijonnais mise en défense sur un mélange de jeunesse prometteuse (Senou Coulibaly, 22 ans à l'époque, et Nayef Aguerd, 23 ans) et de joueurs d'expérience à l'image de Mickaël Alphonse ou du Belge Laurent Ciman (arrivé fin août). Quant au poste de numéro 1 dans les buts, il est confié à un Islandais, inconnu du grand public : Rúnar Alex Rúnarsson.

La préparation confirme que Dijon doit retrouver une stabilité derrière avec trois défaites et deux matches nuls.

Le pari Gourcuff

Le mercato d'été 2018 verra aussi de nombreux joueurs, jugés insuffisants pour la Ligue 1, quitter le club (Leroy, Benet, Massouema [prêt], Bahamboula, Lang, Rüfli, Basilio, Dutournier et Sarrabayrouse).

A l'inverse, Naïm Sliti, prêté la saison précédente par Lille, s'engage définitivement avec le DFCO tandis qu'Olivier Dall'Oglio peut compter sur deux autres renforts offensifs. Deux paris très différents : Jules Keita, un jeune guinéen sans club depuis un an surnommé ''Baba Neymar'' dans son pays, et... Yoann Gourcuff, ancien champion de France et international français, miné par les blessures depuis plusieurs années.

L'effectif 2018-2019 :

Gardiens :
Rúnar Alex Rúnarsson, Bobby Allain, Lévi Ntumba

Défenseurs :
Mickaël Alphonse, Arnold Bouka-Moutou, Nayef Aguerd, Oussama Haddadi, Cédric Yambéré, Valentin Rosier, Wesley Lautoa, Senou Coulibaly, Laurent Ciman, Fouad Chafik

Milieux :
Frédéric Sammaritano, Mehdi Abeid, Naïm Sliti, Enzo Loiodice, Jordan Marié, Florent Balmont, Romain Amalfitano, Kwon Chang-hoon, Yoann Gourcuff

Attaquants :
Wesley Saïd, Julio Tavarès, Jules Keita, Benjamin Jeannot, Sory Kaba (arrivée en janvier 2019)

Démarrage en fanfare

Pour l'ouverture de la saison, le DFCO se rend à Montpellier. Après une première mi-temps digne d'un ''manuel de ce qu'il ne faut pas faire'', les Dijonnais reviennent sur le terrain pour livrer un second acte de haute volée. Tavarès, promu capitaine cette saison-là, égalise sur la première frappe cadrée des visiteurs (1-1, 51e). Puis, comme dans un rêve, Coulibaly offre la victoire aux siens pour sa première en Ligue 1 (1-2, 90e+2).

Un départ idéal qui donne beaucoup d'espoir au président du DFCO, Olivier Delcourt. Dans une interview dans nos colonnes, celui-ci affiche les ambitions pour cette nouvelle saison...

« Je ne veux pas faire du Guy Roux mais le principal est le maintien. Après, une fois obtenu, le plus vite possible, je l’espère, il s’agit de faire aussi bien que la saison dernière et pourquoi pas mieux. Une place dans le top 10 fait rêver. »

Et les semaines suivantes lui donnent raison ! Le DFCO enchaîne contre Nantes à domicile (2-0) avant d'étriller Nice à l'extérieur (0-4). Un match qui fait connaître Jules Keita aux fans de football grâce à son implication dans les quatre buts dont un doublé.

Fin août, le DFCO pointe à la deuxième place de Ligue 1, juste derrière le PSG !

La machine s'enraye

Lors de la 4e journée, le DFCO concède sa première défaite de la saison contre Caen (0-2). Un coup d'arrêt qui n'inquiète pas vraiment. Dijon est toujours dauphin du PSG et, à l'issue du mercato, Olivier Dall'Oglio semble disposer d'un effectif plus garni que les saisons précédentes. De quoi réaliser une belle saison.

Mais Dijon rechute contre Angers, Lyon, Strasbourg, Amiens, Lille, Nîmes et Marseille. Entre ces défaites, le DFCO ne parvient jamais à faire mieux que le nul contre Reims, Monaco, Bordeaux et Toulouse. Résultat : avant d'affronter la lanterne rouge, Guingamp, le 5 décembre, les Dijonnais pointent à la 17e place de Ligue 1 après avoir été, un temps, en position de barragiste.

Le match de la peur

Autant dire que la réception de Guingamp vaut de l'or en cette fin d'année 2018. Dijon reste sur 12 matches sans victoire quand Guingamp pointe à la 20e place depuis mi-aôut... Et la rencontre reflète les doutes des deux équipes.

« On voit que les deux équipes jouent avec la peur. Ce match n’a pas été agréable à regarder »
Olivier Dall'Oglio après la rencontre

Dans le jeu, les Dijonnais sont à la peine. Durant ces 90 minutes, ils ne produiront quasiment qu'une action bien construite. Celle qui permettra à Benjamin Jeannot d'ouvrir le score (1-0, 14e).

En face, Guingamp est insipide en première période avant de montrer un tout autre visage au retour des vestiaires. Le public de Gaston-Gérard tremble de plus en plus au fil des minutes malgré les précieux arrêts de Bobby Allain, devenu numéro 1 en lieu et place de Rúnar Alex Rúnarsson .

Et l'exclusion de Wesley Lautoa (71e) n'arrange rien. L'inquiétude laisse place aux fantômes des récentes défaites quand Guingamp égalise par Coco (79e).

C'est finalement un coup du sort qui sauvera Dijon. A la 86e minute, Oussama Haddadi tente une frappe anodine à 30 mètres du but. Plein axe, directement sur le gardien... coupable d'une énorme bourde. Incapable de capter ou de boxer le ballon, Karl-Johan Johnsson voit la balle franchir la ligne de quelques centimètres. Suffisant au bonheur du DFCO, désormais 16e, et d'Olivier Dall'Oglio.

Depuis son arrivée à la tête du DFCO, en juin 2012, Olivier Dall’Oglio n’avait jamais sauté de la sorte. Même lors de la montée en 2016. Même lors du maintien en 2017. Le technicien, qui ne cache pas pour autant ses émotions, est plutôt un adepte de la retenue. Pas hier soir.
Le Bien public du 6 décembre 2018, au lendemain de la victoire du DFCO contre Guingamp

Clap de fin pour Olivier Dall'Oglio

L'électrochoc de la victoire contre Guingamp ne dure cependant pas. L'année 2018 s'achève par deux défaites en championnat (2-0 à Rennes et 3-0 à Saint-Étienne) et une élimination en coupe de la Ligue.

Au soir de la défaite contre Saint-Étienne et les jours suivants, Olivier Dall'Oglio semble dépité et pressé de voir venir le mercato d'hiver pour renforcer son équipe, pourtant si prometteuse quelques mois plus tôt.

Morceaux choisis : « Quel joueur de Dijon pourrait jouer à Saint-Etienne ce soir ? » ; « Avec certains joueurs, je pense que c'est compliqué d'avancer. On dit beaucoup de choses mais après est-ce qu'on est entendu ? Je ne suis pas sûr » ; « Il me tarde que 2018 s'arrête et que je récupère des joueurs pour avoir un peu plus de solidité et le sentiment de pouvoir lutter un peu plus que cela ».

Mais le président Delcourt a d'autres projets. Le 31 décembre 2018, à la surprise générale, Olivier Dall'Oglio est remercié. David Linarès lui succède dans l'attente de la nomination d'un nouvel entraîneur.

« C’était une décision pas facile à prendre. À la suite du match de Saint-Etienne, j’ai ressenti au niveau du groupe et des joueurs, une certaine démotivation. J’ai préféré prendre sur moi et cogiter seul, laisser prendre des vacances à tout le monde, y compris au coach, parce qu’il en avait besoin. Je l’ai vu dimanche soir pour lui annoncer que j’avais décidé de mettre fin à notre collaboration. »
Olivier Delcourt à propos du licenciement de son entraîneur

Au bout du suspense...

Quelques jours plus tard, c'est Antoine Kombouaré, limogé par Guingamp quelques semaines plus tôt, qui arrive à Dijon. Un choix qu'Olivier Delcourt justifie dans nos colonnes.

« C’est un compétiteur, un guerrier. Aujourd’hui, les joueurs n’ont pas compris qu’à un moment donné il faut vraiment se mettre du côté guerrier et compétiteur. On ne joue pas, on est un club professionnel, on a des joueurs qui sont des salariés. Mais on a aussi d’autres salariés au club, on a des supporters, des partenaires, il y a tout un équilibre. On représente aussi une ville, Dijon, et on sait que c’est compliqué de monter en Ligue 1. On s’est battu pour y arriver, on a réussi à maintenir le club deux saisons de suite, donc il ne faut pas gâcher les choses »
Olivier Delcourt

Les premières semaines du Kanak à Dijon sont faites de hauts et de bas. Pour sa première, le DFCO décroche le point du match nul contre Montpellier (1-1).

Dans le positif, il y aura le parcours en Coupe de France avec une victoire folle contre Saint-Etienne (3-6) puis contre les amateurs de Croix (0-3) avant une défaite en quart de finale face au PSG. En championnat, on retiendra les victoires contre Monaco, Lyon ou Rennes.

Mais, au cours de cette seconde partie de saison, il y aura encore de nombreuses défaites. Notamment face à des concurrents directs comme Guingamp ou Caen. Fin mars, Dijon est dernier au classement. Et avant l'ultime match de la saison, contre Toulouse, le DFCO n'est que 19e. Au bord du gouffre...

24 mai 2019 : l'impensable se produit

Pour se maintenir, le DFCO doit absolument battre Toulouse lors de cette 38e journée et espérer une défaite de Caen face à des Girondins de Bordeaux en roue libre (6 défaites consécutives en cette fin de saison).

Ce qui semble relever du miracle apparaît impossible après quelques minutes de jeu. Fébrile en défense et avec le ballon, le DFCO est malmené par un Téfécé diminué par les blessures.

Mais à la 20e minute, les 14 000 supporters dijonnais grondent de plaisir. Non en raison du jeu proposé par le DFCO mais car un ancien de la maison, Younousse Sankharé, vient d'ouvrir le score à Caen... pour Bordeaux ! Un but dijonnais enverrait alors le DFCO en barrages au lieu d'une condamnation à la Ligue 2.

Toutefois, sur la pelouse de Gaston-Gérard, les hommes de Kombouaré ne cessent de se recroqueviller et concèdent l'ouverture du score à la 33e minute...

Mal embarqués, les Dijonnais vont pourtant se révolter. Et forcer le destin en moins de cinq minutes avec deux buts de Saïd (58e) et Tavarès (62e) !

Suivront 30 minutes irrespirables durant lesquelles les scores ne bougeront plus ni à Dijon ni à Caen. Le DFCO sauve miraculeusement (et provisoirement) sa tête en s'offrant un barrage en aller-retour contre Lens.

Bilan de la saison 2018 - 2019 : 18e
34 points (9 victoires, 7 nuls, 22 défaites)
31 buts marqués (16e attaque), 60 encaissés (19e défense)

30 mai 2019
Les Dijonnais face à la furia lensoise

Pour ce barrage aller, l'enfer est promis à un DFCO, privé de Julio Tavarès, blessé au genou contre Toulouse. Dans un stade Bollaert chauffé à blanc, ce sont plus de 37 000 personnes qui vont pousser un RC Lens qui rêve de retrouver la Ligue 1, trois ans après sa relégation.

Lors des 45 premières minutes, le DFCO peine à se mettre dans le rythme. Les pensionnaires de Ligue 1 perdent beaucoup de ballons et écopent de plusieurs cartons jaunes. En face, Lens se crée les meilleures situations sans menacer franchement Rúnar Alex Rúnarsson, redevenu numéro 1.

Et si Dijon tient durant le premier acte, le portier islandais s'inclinera dès le retour des vestiaires face à Bellegarde (1-0, 49e). Bollaert explose !

Mais alors que l'on pouvait craindre le pire pour Dijon, dans cette folle ambiance, ce but va réveiller les joueurs d'Antoine Kombouaré. Le DFCO reprend le contrôle du jeu alors que Lens semble peiner physiquement.

Une domination que Kwon Chang-hoon va concrétiser en égalisant en fin de match (1-1). Les Dijonnais auront même de belles opportunités pour passer devant dans les dernières minutes. En vain...

2 juin 2019
Noël avant l'heure pour le DFCO

Après avoir obtenu le nul à Lens, le DFCO n'a plus qu'à ''finir le travail'' à domicile. Et si Gaston-Gérard n'est pas Bollaert, les 15 000 supporters dijonnais vont être à la hauteur de l'événement.

Même si Lens a la possession de balle, les Dijonnais, toujours privés de Tavarès mais aussi de Kwon et Rúnar Alex Rúnarsson, se montrent les plus dangereux lors de l'entame de match. Une domination concrétisée par Sliti à la 28e minute (1-0).

En bonne position pour se maintenir, le DFCO va alors se compliquer la vie. A la 39e minute, Lens obtient un excellent coup-franc à l'angle de la surface de réparation. Bellegarde trouve la tête de Duverne (1-1). Si le score ne bouge pas, il y aura prolongations...

Au retour des vestiaires, aucune des deux équipes ne prend vraiment l'ascendant sur l'autre. Mais la rencontre bascule à la 70e minute...

En possession du ballon, le gardien lensois, Jérémy Vachoux temporise trop. Sory Kaba lui chipe alors la balle avant de servir Saïd qui n'a plus qu'à tirer dans le but vide ! 2-1 !

Le DFCO va alors pousser et dominer jusqu'à la fin. Dans le temps additionnel, le gardien du RC Lens heurte son défenseur, Fortes, alors que Sliti file inscrire le but de la délivrance. Score final : 3-1, le DFCO assure son maintien !

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2019-2020
Une saison inédite

Après la joie d'un maintien presque inespéré, le DFCO et son président doivent rapidement se remettre au travail. Et ce sera sans Antoine Kombouaré, qui décide de mettre fin à son aventure dijonnaise après une longue réflexion.

« Il y a beaucoup de doutes. Je parle avec mes tripes. J’étais dans le flou. Si je sens que demain, je n’ai pas les joueurs ou l’effectif capable d’aller chercher le maintien, je serais malhonnête avec les dirigeants ou les joueurs de repartir avec eux. Je ne peux pas dire : ‘‘On va au combat’’ si je n’y crois pas. »
Antoine Kombouaré dans Le Bien public du 10 juin 2019

Pour lui succéder, c'est un "enfant du club" qui arrive sur le banc du DFCO : Stéphane Jobard. Ancien joueur et capitaine du club, il y a aussi été éducateur, entraîneur de la réserve puis adjoint d'Olivier Dall'Oglio. Avant une expérience d'un an à Marseille comme adjoint de Rudi Garcia.

Un ''choix du cœur'' pour Jobard qui a la lourde mission de rebâtir la maison DFCO. Car les départs sont nombreux au cours de l'été 2019. Parmi eux, des cadres de l'équipe (Rosier, Haddadi, Abeid, Sliti, Kwon, Saïd) ainsi que des joueurs précieux dans la rotation (Allain, Jeannot, Yambéré...).

Autant dire que la cellule de recrutement et le nouvel entraîneur ont fort à faire pour les remplacer et éviter un nouveau mercato raté comme l'année précédente.

Au total, 11 joueurs vont rejoindre Dijon au cours de cet été 2019. Avec de très belles pioches (le gardien Alfred Gomis, le défenseur prêté Hamza Mendyl ou les offensifs Mama Baldé et Stephy Mavididi), des recrues d'expérience (Bruno Ecuele Manga, Didier Ndong) et quelques paris moins réussis (Matheus Pereira, prêté par la Juventus Turin, ou l'attaquant Jhonder Cadiz).

L'effectif 2019-2020 :

Gardiens :
Alfred Gomis, Rúnar Alex Rúnarsson, Lévi Ntumba

Défenseurs : Mickaël Alphonse, Glody Ngonda Muzinga, Nayef Aguerd, Senou Coulibaly, Wesley Lautoa, Bruno Ecuele Manga, Fouad Chafik, Hamza Mendyl

Milieux : Frédéric Sammaritano, Bryan Soumaré, Matheus Pereira, Enzo Loiodice, Jordan Marié, Florent Balmont, Mama Baldé, Romain Amalfitano, Didier Ndong

Attaquants : Stephy Mavididi, Julio Tavares, Jhonder Cadiz, Mounir Chouiar, Rayan Philippe

Retard à l'allumage

L'immense chantier du mercato d'été sera mené jusqu'à son terme le 2 septembre. Une dernière journée marquée par l'arrivée de Mounir Chouiar et les départs de Jeannot et Keita. Plus largement, le DFCO a enregistré 6 arrivées lors des quinze derniers jours du mercato.

Quand l'effectif est enfin au complet, la Ligue 1 a déjà commencé depuis un mois. Et le DFCO est dernier avec quatre défaites. Déjà, il n'y a plus de temps à perdre.

En septembre et octobre, l'équipe de Stéphane Jobard prend ses marques. Sans être flamboyants, les résultats s'améliorent nettement.

D'abord deux nuls à domicile (Nîmes et Marseille) et une défaite à Nice. Avant, enfin, le premier succès de la saison à Reims (1-2). Puis une victoire contre Strasbourg (1-0) et un nul à Lyon (0-0), gâchés par une défaite face au Brest d'Olivier Dall'Oglio.

Soit neuf points pris. Insuffisant pour compenser le retard pris en août. Le DFCO est toujours lanterne rouge à la fin du mois d'octobre.

1er novembre
Le PSG chute à Gaston-Gérard

De mieux en mieux mais encore irrégulier, le DFCO reçoit l'ogre parisien pour le compte de la 12e journée de Ligue 1. Entre le dernier et le premier du championnat, la partie s'annonce déséquilibrée.

Alors quand Kylian Mbappé ouvre le score sur une belle ouverture d'Angel Di Maria (0-1, 19e minute), tous les voyants sont au vert pour le PSG malgré les absences de plusieurs stars (Neymar, Verratti, Thiago Silva...). Mais ces Parisiens avaient visiblement la tête à leur prochain match de Ligue des champions et ne semblaient pas vraiment concernés par cette rencontre à Gaston-Gérard.

Au bout d'une première mi-temps sans rythme et plutôt soporifique, Mounir Chouiar est à la réception d'un centre de Ndong pour l'égalisation (1-1, 45e+6). Une action sur laquelle la défense parisienne, et son gardien Keylor Navas, se montre ''outrageusement attentiste''.

Et le passage au vestiaire ne réveillera pas des Parisiens punis dès la reprise quand le Vénézuélien Jhonder Cadiz, décoche un tir imparable dans un angle fermé après avoir tranquillement slalomé dans la défense adverse.

Enfin piqué à vif, le PSG va enfin hausser son niveau et se montrer dangereux. Mais ne parvient pas à battre Alfred Gomis. Dijon signe son premier succès en Ligue 1 contre Paris et quitte la zone de relégation. Une zone rouge que les joueurs de Stéphane Jobard ne reverront presque jamais au cours de cette saison.

Un classement figé par le Covid-19

Après ce succès contre Paris, les Dijonnais ne confirment pas vraiment. Novembre s'achève avec deux défaites à Monaco et Lille et une victoire contre Rennes.

Les semaines suivantes sont aussi irrégulières. Le DFCO s'impose contre Lille, Brest ou encore Toulouse. Décroche de nombreux matches nuls. Mais s'incline face à Nantes, Montpellier, Nîmes et Paris.

Au soir de la victoire contre Toulouse, Dijon est 16e. Nous n'en sommes qu'à la 28e journée mais le DFCO, comme les autres clubs de Ligue 1, vient de jouer son dernier match de la saison. L'épidémie de Covid-19 et le confinement mettent un terme prématurément à la saison. Dijon se maintient mais l'humeur n'est pas vraiment à la fête.

Saison 2019-2020 : 16e
30 points (28 journées) : 7 victoires, 9 nuls et 12 défaites
27 buts marqués (17e attaque), 37 encaissés (13e défense)

2020-2021 : un long cauchemar

Comme souvent, l'intersaison du DFCO est animée. En avril, Sébastien Larcier, responsable de la cellule de recrutement quitte Dijon pour Angers.

Début mai, Peguy Luyindula est nommé directeur sportif suite à ce départ. L'ancien international français, déjà conseiller stratégique d'Olivier Delcourt depuis plusieurs mois, prend alors du galon dans l'organigramme dijonnais.

Une révolution à Dijon qui donne alors beaucoup d'espoirs au président dijonnais : « Son expérience, son expertise et son réseau vont nous aider à franchir un cap et à pérenniser le club au plus haut niveau. » 

Le même mois, Laurent Weber, entraîneur des gardiens depuis huit ans, n'est pas conservé. Grégory Coupet, ancien portier des Bleus et de Lyon avec Peguy Luyindula, arrive à Dijon.

Une équipe remodelée

Du côté de l'effectif, plusieurs cadres ne sont plus de l'aventure. Florent Balmont met un terme à sa carrière. Les prêtés de la saison précédente (Cadiz, Mavididi, Mendyl) ne sont plus là. Et Yassine Benzia, arrivé l'hiver précédent, s'est gravement blessé dans un accident et sera absent pour de longs mois.

Avant la première journée de championnat, Nayef Aguerd et Enzo Loiodice sont respectivement transféré et libéré. A l'inverse, seuls trois renforts sont à signaler : les jeunes offensifs Éric Junior Dina Ebimbe (prêté par le PSG) et Aurélien Scheidler, dont l'arrivée avait été officialisée depuis plusieurs mois, ainsi que le Lyonnais Pape Cheikh Diop qui cherche à se relancer après un passage difficile dans le Rhône.

Le capitaine et meilleur buteur Julio Tavarès, les gardiens Rúnar Alex Rúnarsson et Alfred Gomis, le défenseur Mickaël Alphonse ou encore le milieu Romain Amalfitano partiront aussi entre fin août et octobre.

Une vague de départs qu'il faut alors compenser alors que le championnat a déjà débuté. Et comme souvent, le DFCO va faire des paris. Dans les cages, le jeune gardien suisse de l'OL Anthony Racioppi et Saturnin Allagbé, qui évoluait à Niort en Ligue 2, arrivent.

Pour sa défense, le DFCO fait confiance à de jeunes recrues avec les prêts d'Anídbal Chalá (D1 mexicaine), Sacha Boey (Rennes) et Arthur Zagre (Monaco) et le transfert de Jonathan Panzo (Monaco, 21 ans).

Quant au secteur offensif, il est renforcé par les arrivées d'un international kosovar, Bersant Celina, de l'Ivoirien Roger Assalé et de l'attaquant Moussa Konaté (2 buts la saison précédente avec Amiens en Ligue 1).

Comme souvent, le DFCO bouclera son effectif dans les derniers instants... le 2 octobre ! Cinq journées de championnat auront alors déjà été jouées...

L'effectif 2020-2021

Gardiens : Saturnin Allagbé, Anthony Racioppi, Lévi Ntumba

Défenseurs : Sacha Boey, Fouad Chafik, Aníbal Chalá, Senou Coulibaly, Bruno Ecuele Manga, Wesley Lautoa, Glody Ngonda Muzinga, Jonathan Panzo, Arthur Zagre, Ahmad Toure Ngouyamsa

Milieux : Mama Baldé, Yassine Benzia, Bersant Celina, Pape Cheikh Diop, Junior Dina Ebimbe, Alex Dobre, Jordan Marié, Didier Ndong, Frédéric Sammaritano

Attaquants : Roger Assalé, Mounir Chouiar, Moussa Konaté, Aboubakar Kamara (à partir de février)

Dans la zone rouge du début à la fin

A la clôture du mercato, le 2 octobre, le DFCO pointe à la 20e place de Ligue 1. Comme l'année précédente. Après 4 défaites (contre Angers, à Lyon, contre Brest et à Strasbourg) et un nul contre Montpellier, les Dijonnais n'ont pourtant que trois points de retard sur Metz, 17e.

Mais contrairement à la saison 2019-2020, les résultats ne vont pas s'améliorer malgré un effectif ''complet''. Lors des six journées qui suivront, le DFCO obtiendra bien trois matches nuls (contre Rennes, Lorient et Metz) mais s'inclinera autant de fois face à Paris, Bordeaux et Lens. Après 11 journées, le retard sur la 17e place, désormais occupée par Reims, s'est accentué. Dijon pointe alors à 5 longueurs des Rémois.

Stéphane Jobard et Peguy Luyindula vers la sortie

Une situation inquiétante qui a déjà poussé le président Olivier Delcourt à réagir. Le 5 novembre, après 9 journées de championnat, le DFCO annonce les départs de l'entraîneur Stéphane Jobard et de l'éphémère directeur sportif Peguy Luyindula. En cause, le mauvais début de saison et la nécessité d'un électrochoc alors que, chaque semaine, le niveau - et la motivation - des joueurs ne sont pas à la hauteur.

Deux choix justifiés par le président dans nos colonnes. Concernant Stéphane Jobard ? « C’était devenu inévitable. Je suis proche de mes joueurs et je ressentais qu’il y avait une cassure. » 

Une cassure prégnante à l'issue du match contre Lorient, quelques jours plus tôt, quand Stéphane Jobard avait concédé être « démuni face au manque d’activité et de mouvement » de ses joueurs.

Pour Peguy Luyindula, le premier coup de semonce était tombé le mois précédent quand Olivier Delcourt indiquait publiquement ne pas être satisfait du mercato dijonnais. Des mauvais choix qui se confirmeront par la suite avec de nombreux joueurs trop inexpérimentés pour la Ligue 1 ou manquant de caractère.

Sans compter que les relations difficiles en interne avec l'ex-directeur sportif ont sans doute précipité son départ.

Si Luyindula ne sera pas remplacé au poste de directeur sportif, la question du nouvel entraîneur se pose alors. Et si la piste Bernard Blaquart sera tentée par Olivier Delcourt, c'est finalement l'ancien adjoint d'Olivier Dall'Oglio, Antoine Kombouaré et Stéphane Jobard qui endosse le rôle de numéro 1 : David Linarès.

Déjà en poste comme intérimaire contre Metz, Linarès avait alors pris un point pour sa première avec un jeu plus rassurant que lors des rencontres précédentes. Un léger mieux oublié dès le match suivant contre Lens. Fantomatique en attaque, le DFCO offrira même la victoire à son adversaire grâce à une grossière erreur du gardien Anthony Racioppi...

29 novembre 2020 : la première victoire

Depuis son arrivée, David Linarès mène un immense chantier sur le plan mental pour insuffler un esprit combattant à une équipe qui en manque cruellement. Un travail qui va payer sur les bords de la Côte-d'Azur.

Face à des Niçois, aussi dans le doute, le DFCO aurait encore pu passer un sale moment si Gouiri avait ouvert le score à la 18e minute. Mais Ngonda et Panzo se sacrifient pour éviter le but. Un tournant.

Trois minutes plus tard, c'est Dijon qui marque sur un contre supersonique mené par Eric Junior Dina Ebimbe. Sa frappe est contrée mais Mama Baldé est là pour conclure. Nice ne s'en relèvera pas.

A la 31e minute, Ngonda double la mise avant que Mama Baldé ne s'offre un doublé en interceptant une passe en retrait niçoise (3-0, 66e).

Dijon concèdera bien un but en fin de match mais cette première victoire de la saison suffira à leur bonheur. Toujours 20e, le DFCO n'est alors plus qu'à deux points de la 17e place.

L'espoir renaît

Après cette victoire, les joueurs de David Linarès affrontent deux autres équipes en grande difficulté: Nantes et Saint-Etienne. Mais les Dijonnais ne parviennent pas à faire mieux que deux matches nuls avant deux défaites face à deux équipes en très grande forme (Lille et Monaco).

Pour finir l'année 2020, le DFCO se déplace à Nîmes, 18e et qui reste sur quatre défaites et un nul.

Menés à la pause sur un coup du sort (Au lieu d'un corner pour Dijon, l'arbitre donne un renvoi aux six mètres pour Nîmes qui ouvre le score dans la foulée...), les Dijonnais vont, cette fois, faire preuve de caractère. Et le coaching de Linarès sera déterminant.

Rentré à l'heure de jeu, Moussa Konaté égalise de la tête à la 75e minute. Nîmes, solide et bien organisé jusqu'à présent, va alors s'effondrer.

A la 76e minute, Miguel est expulsé. Une minute plus tard, Mama Baldé donne l'avantage au DFCO sur un centre de Dobre, tout juste rentré. Avant un troisième but signé Konaté dans le temps additionnel.

En guise de cadeau de Noël pour ses supporters, le DFCO quitte enfin la 20e place. A égalité avec Lorient, 18e, Dijon n'est qu'à deux points de sortie de la zone rouge.

27 janvier 2021 : Lorient brise le DFCO

Après la trêve hivernale, Dijon enchaîne avec trois matchs nuls contre Reims, Marseille et Strasbourg. Si le jeu offensif dijonnais laisse encore grandement à désirer, le travail mental et défensif semble alors payer.

Ce 27 janvier, le DFCO se rend à Lorient, durement touché par le Covid-19, pour disputer un match en retard. Lorient, 20e avec 12 points, n'a quasiment pas pu s'entraîner depuis 10 jours et reste diminué. De son côté, Dijon est 18e avec 15 points et peut quitter la zone rouge tout en distançant un rival.

Les Dijonnais sont les premiers à se montrer dangereux avant que la partie s'équilibre. Et Lorient profite d'un tir dévié par Mama Baldé pour ouvrir le score... (1-0, 31e). Un coup dur dont le DFCO va encore une fois se relever comme face à Nîmes. Ecuele Manga puis Mama Baldé marquent coup sur coup (40 et 42e) juste avant la mi-temps. A la pause, le DFCO est 17e de Ligue 1.

Le début d'un long trou noir pour le DFCO. Moffi égalise pour Lorient (58e) qui pousse jusqu'au bout quand les Dijonnais, peu concernés, semblent se contenter d'un nul. Mais à la 95e minute, Gravillon dévie de la tête un coup-franc lorientais. Alors que Racioppi semble arrêter le ballon, le portier, emporté par son élan, file derrière la ligne de but. Le ballon aussi. Lorient s'impose et revient à hauteur du DFCO au classement. Les Dijonnais ne s'en relèveront jamais...

La série noire

Ce revers breton sera le premier d'une longue série. Douze défaites de rang. Le DFCO égale ainsi le triste record de défaites consécutives dans l'élite détenu par le CA Paris en 1933-1934. Si David Linarès multiplie les appels à la révolte, il semble bien seul une fois le coup d'envoi donné. Un scénario qui se répète de semaine en semaine.

Heureusement, Nice se présente ensuite à Gaston-Gérard. Dijon s'impose à nouveau contre les Aiglons (2-0). Une victoire qui redonne un peu le sourire aux supporters dijonnais et permet à leur équipe de retarder un peu l'officialisation de leur relégation en Ligue 2.

Celle-ci tombera la semaine suivante après un nouveau naufrage contre Rennes (5-1) lors de la 34e journée. Dijon ne compte que 18 points au compteur. Soit 13 de moins que le 19e. Et Lorient, 17e, en a déjà presque le double (35).

Et l'honneur de cette équipe, déjà perdu depuis de longues semaines, ne sera pas sauf lors des dernières journées avec de lourdes défaites contre Metz (1-5), Angers (3-0) ou Nantes (0-4). Seule lueur d'espoir : le succès à Saint-Etienne (0-1) lors de la 38e journée. Une rencontre où plusieurs jeunes ont connu leur première titularisation voire leur baptême du feu chez les pros.

Saison 2020-2021 : 20e
21 points : 4 victoires, 9 nuls et 25 défaites
25 buts marqués (20e attaque), 73 encaissés (20e défense)

Avant même de quitter la Ligue 1 dimanche soir à Saint-Etienne, joueurs et direction du DFCO avaient déjà la tête à la saison prochaine. Et pour une fois tout le monde est d'accord : la majorité des premiers veulent partir pour rester au plus haut niveau quand la direction ne compte pas conserver plus du tiers de l'effectif actuel pour reconstruire l'équipe sur de bonnes bases.

De quoi annoncer, encore, un été très animé du côté du DFCO. Et cette fois, le club veut aller vite. L'arrivée de l'attaquant Mickaël Le Bihan (19 buts avec Auxerre cette saison) a déjà été annoncé. Le Niortais Valentin Jacob (libre), le défenseur marseillais Christopher Rocchia (23 ans, libre) pourraient suivre. Tout comme Yanis Begraoui (AJ Auxerre, fin de contrat). Sans compter l'intégration de plusieurs jeunes prometteurs, dont Amir Arli, à l'effectif professionnel.

« Sur le groupe de 26-27 joueurs professionnels, je pense qu’il en restera un tiers. Un petit tiers. Il y a des joueurs qui veulent partir, nous aussi on souhaite qu’ils partent. Plus vite ils trouveront un autre projet et mieux ce sera pour eux et pour le club. »
Olivier Delcourt au Bien public le 26 avril dernier